Crise liée au Covid-19 : quel impact sur le secteur de la menuiserie ?
Alors que l’épidémie de Covid-19 a un impact inédit sur l’économie française, TBC Innovations et Verre & Protections Mag se sont intéressés aux réactions des entreprises du secteur de la menuiserie depuis la mise en place du confinement. Si la plupart des entreprises interrogées ont tout fait pour conserver un minimum d’activité afin de continuer à fournir leurs clients, 96 % d’entre elles constatent un arrêt des chantiers et une baisse du chiffre d’affaires. Elles se révèlent également particulièrement inquiètes pour la suite.
TBC Innovations et Verre & Protections Mag ont réalisé une enquête pour comprendre l’impact de la crise liée au Covid-19 sur le secteur de la menuiserie et de la fermeture. Du 27 mars au 6 avril 2020, ils ont interrogé 180 chefs d’entreprise dans le domaine des fenêtres, du vitrage, des volets roulants, des vérandas, des blocs-portes, des portes d’entrée, des portails, des garde-corps, mais également des gammistes.
Les résultats de cette enquête montrent notamment que les entreprises du secteur ont tout fait pour maintenir un minimum d’activité, notamment pour fournir leurs clients obligés de travailler, mais qu’elles restent très inquiètes pour l’avenir, avec la crise économique qui fera suite à la crise sanitaire.
Les volontaires ont dans un premier temps répondu à la question : « Quelles mesures avez-vous prises depuis le début du confinement ? ». 51 % ont répondu avoir fermé à 100 % leurs ateliers de production et leurs usines, 49 % avoir mis une partie de leurs salariés en télétravail, 28 % ont déclaré leur établissement fermé et avoir mis leurs salariés au chômage technique, et 26 % essayaient tout de même de maintenir une partie ou l’ensemble de leur production
Des entreprises volontaires pour poursuivre leur activité
Parmi les entreprises conservant une activité, le pourcentage moyen d’activité de production maintenue s’élevait à 46 %. Une grande majorité de ces entreprises (71 %) envisageaient de poursuivre cette activité, notamment pour continuer à fournir leurs clients obligés de travailler encore et pour maintenir l’exportation de leurs produits à l’international.
Inversement, 15 % envisageaient d’arrêter totalement leur activité, et 14 % restaient indécis, en fonction de la poursuite d’activité de leurs fournisseurs et de leurs clients.
Interrogées plus précisément sur l’impact de la crise sur le secteur, 96 % des entreprises évoquent une baisse du chiffre d’affaires, 88 % l’arrêt des chantiers et du travail de certains clients. Parmi les autres problèmes soulevés : une tension sur la trésorerie (69 %), une rupture d’approvisionnement (56 %), des difficultés à mettre en place des mesures sanitaires (56 %), ou encore un report des investissements (54 %).
Une fois le déconfinement amorcé, 77 % des industriels envisagent une reprise d’activité lente pour le secteur. Inversement, 29 % évoquent une forte surcharge de travail pour livrer l’ensemble des chantiers en attente.
… mais inquiètes pour la suite
À moyen/long terme, les entreprises sont plutôt pessimistes et anticipent une perte de chiffre d’affaires (65 %), un ralentissement économique du secteur (65 %), des cas de cessation d’activité et de faillites d’entreprises (63 %), et de remises en cause des investissements en cours (45 %).
Dans ce contexte d’inquiétude, les entreprises du secteur attendent des aides de la part du gouvernement. Parmi les gestes attendus : plus d’incitations à la rénovation, avec notamment une augmentation de MaPrimeRénov’, la TVA à taux réduit 5,5 % pour tout type de travaux et fourniture seule, et la valorisation du Made in France. Outre la rénovation, le secteur réclame des incitations à la construction neuve, avec un accès élargi au PTZ neuf et à la loi Pinel.
Concernant les aides financières aux entreprises, ces dernières réclament une suppression des dettes liées à la crise, une suppression des charges de l’URSAFF et des impôts, et une plus grande liberté sur les heures supplémentaires, avec suppression des charges fiscales sur celles-ci pour au moins deux ans.
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